Les UV sont utilisés comme désinfectants depuis plusieurs décennies. Découvrez les différentes caractéristiques des UV et la technique de stérilisation par les ultraviolets !
Nous mettrons également en avant les avantages des appareils à UV-C ainsi que les risques sanitaires liés à une mauvaise utilisation de ces dispositifs.
Les rayons UV-C peuvent-ils être exploités pour lutter contre la pandémie de Covid-19 ? Qui peut utiliser les lampes à UV-C ? Sont-elles réellement efficaces ?
Les ultraviolets A, B, et C : Quelles différences ?
L’ultraviolet ou UV est un rayonnement naturel, émis par le soleil, ou artificiel, diffusé par les lasers par exemple. Les rayons UV sont invisibles à l’œil nu.
L’UV est divisé en 3 catégories selon les longueurs d’onde: les UV-A, les UV-B et les UV-C.
Les UV-A ont une longueur d’onde de 315 à 400 nm. La longueur d’onde des UV-B est comprise entre 280 et 315 nm et, celle des UV-C mesure 100 à 280 nm.
La totalité des UV-C et la plupart des UV-B sont absorbés par l’atmosphère. Près de 95 % des rayons UV qui atteignent la surface terrestre sont des UV-A.
Les UV-C sont les plus nocifs pour la santé voire mortels. En effet, plus la longueur d’onde est courte, plus l’UV est puissante et nocive, mais pénètre toutefois plus difficilement la peau.
Les UV-B et les UV-A atteignent respectivement les couches superficielles et profondes de la peau. Une exposition prolongée et répétée aux UV-A est responsable du bronzage, tandis qu’une surexposition aux UV-B entraîne des rougeurs et des brûlures. A long terme, ces UV peuvent causer le vieillissement prématuré du cristallin, l’apparition précoce des rides et provoquer des cancers oculaires et cutanés.
Ces deux UV sont toutefois utiles à petites doses régulières pour la synthèse de la vitamine D qui facilite l’absorption du calcium. Les UV-B aident également à soigner les affections et maladies dermatologiques comme le psoriasis et les eczémas. Les enquêteurs médico-légaux utilisent aussi les UV-A sur les scènes de crime pour détecter des preuves et des indices. Les UV-C produits artificiellement sont, quant à eux, utilisés comme stérilisants.
La stérilisation par UV-C : Avantages et domaines d’application
La stérilisation par UV-C consiste à éliminer les virus, les bactéries, les levures, les moisissures, les champignons, les spores, les protozoaires, les algues et les vers.
D’après le rapport de l’EPA (Environmental Protection Agency), la lumière UV-C a été utilisée comme désinfectant depuis une quarantaine d’années.
Les rayonnements UV-C peuvent perturber et modifier l’ADN et empêcher la reproduction des micro-organismes. Les virus exposés aux lumières UV-C perdent ainsi leur pouvoir d’infection et finissent par être entièrement détruits.
Cette méthode est couramment utilisée dans hôpitaux pour stériliser le matériel, et dans les laboratoires pour désinfecter le plan de travail.
Les industries alimentaires recourent à ce moyen de stérilisation pour la conservation des aliments. Les UV-C sont en outre employés pour stabiliser le vin.
Ils permettent également de désinfecter les emballages des produits liquides et pâteux (boîtes, sachets, films, bouteilles, etc). Dans les commerces et les magasins de grande distribution, les UV-C sont utilisés pour désinfecter les caddies, les étagères, les comptoirs, etc.
L’UV-C est aussi exploité pour purifier l’air dans les espaces clos et pour le traitement des eaux (eaux douces, eaux usées, aquaculture, pisciculture, aquariums, piscines, fontaines, bassins d’agrément, etc).
La stérilisation par UV-C ne nécessite aucunement l’utilisation de produits chimiques. L’UV-C présente ainsi moins de risques pour la santé et est plus respectueux de l’environnement comparé aux autres produits germicides.
Ce procédé est aussi reconnu pour son efficacité immédiate : l’UV-C agit presque instantanément ; une longue exposition des surfaces aux rayons UV n’est pas nécessaire. Il détruirait jusqu’à 99% des micro-organismes. Ce système peut de plus être associé à d’autres processus de désinfection.
Les équipements de stérilisation sont faciles à installer et à entretenir ; ils ne nécessitent pas de surveillance spécifique mais doivent être régulièrement contrôlés, nettoyés et remplacés en cas d’usure.
Le prix du matériel de stérilisation par UVC est relativement peu élevé. De plus, les lampes à UV sont souvent économes en énergie. Les lampes à vapeur de mercure sont généralement employées pour diffuser les rayons ultraviolets. Les lampes LED sont toutefois de plus en plus utilisées pour la désinfection par UV-C.
Les lampes à UV-C : Les risques d’une mauvaise utilisation
Une lampe à UV-C allumée ne doit jamais être regardée à l’œil nu. La lumière des UV-C peut endommager irréversiblement la cornée et la rétine.
Les rayonnements des lampes à UV-C, installées dans un lieu ouvert et dépourvues de protection contre l’exposition aux UV, sont aussi très nocifs pour la peau. Les effets des rayons n’apparaissent pas instantanément mais 6 à 24 heures après l’exposition.
Les appareils GUV (Germicidal UV) ne doivent en aucun cas être utilisés pour se désinfecter les mains ou d’autres parties du corps. Une exposition répétée aux UV-C affaiblit le système immunitaire et altère l’ADN.
Les UV étant de plus invisibles pour l’œil humain, les personnes ne peuvent s’en protéger. Pour éviter les accidents, les lampes à UV-C doivent uniquement être allumées en l’absence de personnes dans la zone d’irradiation. Ces lampes doivent être placées dans un lieu fermé et disposer d’un système de verrouillage automatique pour plus de sécurité.
Les lampes germicides UV-C doivent être nettoyées régulièrement ; la poussière et les saletés réduisent leur efficacité. L’émission d’ultraviolet de ces lampes diminue aussi avec le temps. Or, un rayonnement d’UV-C insuffisant est évidemment moins efficace. En moyenne, les luminaires UV-C doivent être changés une fois par an.
Une mauvaise manipulation des appareils GUV peut conduire à une stérilisation inefficace.
Ils doivent exclusivement être installés et utilisés par des professionnels qualifiés qui ont été formés à l’utilisation de ces appareils. Ils connaissent d’autant plus l’emplacement sécuritaire pour ces lampes à UV-C.
Ces professionnels disposent également de vêtements, de gants et d’écran facial anti-UV. Ils utilisent exclusivement un matériel contrôlé et respectant les normes de sécurité.
Les dispositifs mis en vente sur le marché peuvent exposer les consommateurs aux rayons UV qui sont diffusés dans la pièce, contrairement aux appareils scellés utilisés dans le milieu médical par exemple. Les risques d’exposition accidentelle chez les particuliers sont ainsi plus élevés.
UV-C : Une solution miracle pour limiter la propagation du Covid-19 ?
Théoriquement, l’UV-C peut éliminer tous les virus, dont le Covid-19 qui ne devrait pas être plus résistant que les autres agents pathogènes infectieux. Les UV-C se révèlent aussi être plus efficaces et plus rapides que les UV-A et les UV-B pour éliminer les virus.
D’après certains chercheurs, les UV-C, contrairement aux autres lumières UV, peuvent être utilisés pour désinfecter les surfaces et limiter la propagation du coronavirus car ils ne peuvent atteindre les cellules du corps humain.
D’un côté, les UV-C ne pénètrent pas dans l’épiderme et seraient pourtant efficaces pour neutraliser les bactéries et les virus.
D’un autre côté, en étant fréquemment exposés aux UV-A et aux UV-B, les êtres humains ont développé des mécanismes de défense contre les effets néfastes de ces UV. Tel n’est pas le cas pour les UV-C qui sont retenus par la couche d’ozone et auxquels nous ne sommes pas naturellement exposés.
Les risques d’exposition augmentent pourtant avec la multiplication des appareils à UV-C qui sont vendus à des prix attractifs sur le net avec la promesse d’éliminer jusqu’à 99% des bactéries pour arrêter la propagation du coronavirus.
Des « lampes de chevet » UV-C, des boîtiers, des chariots de décontamination, des étuis stérilisateurs pour masques, smartphones et différents objets, des appareils portatifs pour désinfecter l’air se proposent de tuer les virus présents dans l’air ambiant.
Les publicités de ces produits poussent les ménages à se précipiter pour acheter ces appareils qui ne seraient plus disponibles en stock.
D’après Pasquale Nardone, professeur à l’Université Libre de Bruxelles, ces gadgets seraient peu ou prou inefficaces, surtout lorsque la longueur d’onde n’est pas mentionnée.
Il faudrait notamment une forte dose d’UV-C pour pouvoir éliminer les bactéries dans une pièce.
La quantité d’UV nécessaire pour détruire un virus varierait également en fonction de la matière sur laquelle il se trouve. De plus, le virus peut se tapir et échapper aux rayons UV. Par exemple, il peut se cacher derrière les plis des masques faciaux.
Dans le cas où ces lampes UV-C seraient réellement efficaces, elles représenteraient un réel danger pour la santé.
En précisant que les personnes, les animaux et les plantes ne doivent être exposés aux rayons des UV-C et qu’il ne faut surtout pas rester dans la pièce lors de l’utilisation de la lampe, les fabricants affirment implicitement que le produit est particulièrement dangereux.
De plus, les lampes à UV-C produisent et répandent de l’ozone, un gaz nocif pour l’être humain.
Sur ce, l’OMS et les autorités sanitaires mettent en garde contre l’utilisation d’UV germicide à domicile. Les rayons de ces GUV peuvent être cancérogènes.
Bien que plusieurs recherches aient été réalisées pour déterminer l’effet des lampes à UV-C sur le Covid-19, aucune étude scientifique n’a encore pu prouver leur réelle efficacité.