Traduire un jeu vidéo : erreurs fréquentes à ne pas commettre

La localisation est une étape cruciale dans le processus de développement d’un jeu vidéo, surtout lorsque celui-ci doit être lancé à l’échelle internationale. Cependant, de nombreuses erreurs peuvent survenir durant ce processus et nuire à l’expérience de jeu. Dans cet article, nous allons explorer les erreurs courantes à éviter pour garantir une traduction efficace et immersive.

Traduire mot à mot sans tenir compte du contexte

C’est l’une des erreurs les plus classiques : une traduction littérale, hors contexte, qui donne un résultat absurde ou maladroit.

Exemple :

Le mot anglais “save” peut signifier “sauvegarder” (en informatique) ou “sauver” (dans une narration dramatique). Sans le bon contexte, la traduction peut prêter à confusion.

Solution :

Fournir aux traducteurs des contextes clairs, captures d’écran, scripts, ou notes explicatives. L’idéal est de travailler avec des professionnels du jeu vidéo familiers avec les mécaniques de gameplay.

Oublier l’adaptation culturelle

Une blague, un jeu de mots ou une référence culturelle compréhensible dans une langue peut être complètement inintelligible ou inappropriée dans une autre.

Exemple :

Une référence à un humoriste américain ou à une série télévisée locale risque de ne pas fonctionner dans un pays francophone.

Solution :

Localiser plutôt que traduire. Adapter les éléments culturels pour qu’ils aient le même effet sur le joueur dans sa langue d’origine.

Mal gérer les variables et balises de code

Dans les jeux vidéo, les textes contiennent souvent des variables dynamiques (ex. : le nom du joueur, un score, un objet). Une mauvaise manipulation de ces éléments peut casser le code ou afficher des messages erronés.

Exemple :

« Hello %PLAYER_NAME%, you have %SCORE% points » devient mal traduit : « Bonjour %PLAYER_NAME, vous avez %SCORE points »

Solution :

Former les traducteurs à la gestion des balises et des variables, et toujours tester les textes dans le jeu final.

Négliger les contraintes de l’interface utilisateur

La place disponible dans une boîte de dialogue, un bouton ou une interface est souvent limitée. Une traduction trop longue peut déborder ou rendre l’interface illisible.

Exemple :

“Start” (5 caractères) devient “Commencer le jeu” (17 caractères), ce qui peut poser problème dans une interface compacte.

Solution :

Travailler avec des traductions concises et effectuer des tests visuels réguliers pour valider l’affichage dans toutes les langues.

Oublier les mises à jour ou les contenus additionnels

Une erreur fréquente est de traduire le jeu principal, puis de négliger les DLCs (contenus additionnels), les mises à jour ou les menus ajoutés après la sortie. Cela crée une incohérence dans l’expérience globale.

Solution :

Mettre en place un suivi de localisation pour chaque mise à jour ou ajout de contenu, avec des traducteurs impliqués sur le long terme.

Les choix de traduction et leur impact

Un autre élément essentiel est le choix de traduction, qui peut varier du mot-à-mot à une approche plus libre. Cette décision doit être clairement communiquée au traducteur pour éviter toute mauvaise interprétation.

Se demander s’il faut traiter la traduction avec fidélité ou privilégier la fluidité est un défi fréquent. Les traductions littérales peuvent parfois appauvrir l’impact émotionnel d’un dialogue. En revanche, des traductions trop libres peuvent enlever des éléments clés de l’intrigue. Discutez de cette question en amont avec votre équipe pour établir un équilibre optimal.

Éviter les difficultés liées aux formats

Les jeux vidéo peuvent présenter différentes contraintes techniques, en particulier avec l’intégration de dialogues et de contenu audiovisuel. Ces contraintes influencent directement la traduction et doivent être prises en compte dès le début du projet.

Ne pas respecter les limitations de caractères

Il est fréquent que les lignes de dialogue aient des restrictions sur le nombre de caractères. Ignorer ces contraintes peut mener à une interface désordonnée qui perturbe la lisibilité et l’expérience du joueur. Assurez-vous d’informer le traducteur des spécificités techniques dès le départ.

Mettre en œuvre un contrôle qualité

L’absence d’une vérification finale de la traduction peut conduire à des erreurs qui auraient pu être facilement éliminées. Ce processus garantit non seulement la correction linguistique mais aussi la cohérence du texte.

L’importance de la relecture professionnelle

Une relecture par un traducteur indépendant et compétent peut apporter un regard neuf sur le texte traduit. Ce contrôle qualité peut prévenir des erreurs d’inattention, notamment dans la terminologie ou les nuances de langage. Investir dans cette étape s’avère crucial pour éviter un échec retentissant.

Collaborer avec des experts

Finalement, il est essentiel de choisir un traducteur dont les compétences vont au-delà de la simple traduction. Le choix d’un spécialiste reconnu dans le domaine du jeu vidéo apportera une réelle valeur ajoutée à votre projet.

Préférer les traducteurs natifs

Travailler avec des traducteurs natifs et spécialisés garantit une compréhension profonde des nuances culturelles. Cela améliore non seulement l’exactitude des traductions, mais assure également que le ton et le style correspondent aux attentes des joueurs dans la langue cible.

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